EVACUATION DE DUNKERQUE
EVACUATION DE DUNKERQUE
Photo : auteur inconnu
L'évacuation par le port de Dunkerque et les plages adjacentes, baptisée opération Dynamo, fut placée sous l'autorité du vice-amiral B.H. Ramsay, commandant général de la base de Douvres. Il s'agissait de soustraire le corps expéditionnaire britannique (British Expeditionary Force) et, si possible, les autres forces alliées à la capture par les armées ennemies en procédant à un embarquement du plus grand nombre avant que la zone côtière ne soit entièrement investie.
Quarante et un destroyers, des sloops, des dragueurs de mines, des patrouilleurs, des bâtiments de transport de troupes, des navires de commerce, de pêche et de plaisance réquisitionnés furent réunis en toute hâte à Douvres. Des unités britanniques, et françaises surtout, se sacrifièrent pour défendre avec ténacité un périmètre autour de Dunkerque, et permettre ainsi aux nombreux soldats, regroupés sur les jetées et les plages, d'être évacués malgré le pilonnage de l'artillerie allemande et les bombardements de la Luftwaffe. Entre le 27 mai et le 4 juin, malgré six destroyers coulés, dix-neuf endommagés, de nombreux vaisseaux petits ou grands détruits, 370 000 soldats britanniques, français et belges, mais aussi des Polonais et des Tchèques, parvinrent à gagner l'Angleterre.
Les explications des historiens divergent sur les raisons qui expliquent la réussite de l'opération, alors que les troupes allemandes avaient les moyens de prendre Dunkerque et d'asséner un coup décisif aux forces alliées. Les Britanniques dénués de toute illusion sur l'issue de la campagne des Flandres, prévoyant le pire, avaient même laissé au commandant de leur corps expéditionnaire, lord Gort, la possibilité de capituler si cela se révélait nécessaire. Hitler, chef suprême des armées allemandes, n'a peut-être pas mesuré la précarité de la position de l'adversaire et n'a pas pris la décision adéquate pour tirer le meilleur profit de la situation.
Autre hypothèse, les Allemands désiraient à tout prix ménager leurs forces blindées qui avaient subi de lourdes pertes, et l'aviation allemande, bien qu'ayant réussi à gêner l'évacuation, aurait manqué d'efficacité car ses appareils décollaient de bases trop éloignées ; de plus, elle n'avait pas assez de chasseurs de protection et elle pâtissait des repérages précoces des radars anglais. Enfin, certains historiens pensent qu'Hitler aurait désiré ménager le Royaume-Uni, pays avec lequel il espérait un accord, et, en ne concentrant pas tout son effort sur Dunkerque, il permettait aux Britanniques de réussir le retrait de l'essentiel de leurs troupes. L'opération Dynamo créa par ailleurs un différend entre les Britanniques et les Français, ceux-ci ayant eu le sentiment d'être abandonnés par leur allié, qui ne les avait avertis que très tard de la tentative d'évacuation, les accusèrent d'égoïsme national et les rendirent partiellement responsables de la défaite française.
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